carnet_Andalousie

 

ANDALOUSIE 2006

LE LIVRE DE BORD DE MARTINE

 

Mardi 11 Avril 2006

Ce matin, il fait frais, le temps est clair… c'est " le " matin du départ, à nous l'Espagne ! Françoise Lang, accompagnée par son mari, arrive devant la maison à 7h 15, nous devons nous rendre chez Claude Pancaccini à Enghien pour 7h30, Jean-claude nous dépose et Georges prend le relais.

Les sacs sont lourds et pourtant nous avions la consigne de ne pas dépasser 16kg ! Tout caser n'est pas simple car, cette fois, que nous réserve le climat andalou ?

La circulation est assez fluide, c'est les vacances scolaires, nous arrivons à l'aéroport, aérogare 2D pour 8h30, nous sommes les premiers….non, Marine Launois, mal renseignée nous attend depuis pratiquement 2h ! L'horaire de départ ayant été reculé à 10h30 au lieu de 8h30 elle ne l'a pas su et s'est levée à 6h du mat ! Elle est un peu furax, ça se comprend !

Petit à petit tout le reste de la bande de " Fenêtres Imaginaires " se présente à l'enregistrement, Arlette Sanchis, Fabienne Pfister, Claude Oms, Mireille Bagate, Germaine Maciag, Monique Champetier. Puis Dominique Rivoal et Hélène Junquet notre " prof de pintura " qui ne part pas avec nous, sa maman l'ayant quitté après plusieurs jours difficiles à l'hôpital et les obsèques ont lieu le lendemain de notre départ. Elle nous rejoindra le Jeudi.

C'est le moment des adieux, nous nous engageons pour les vérifications d'usage, notre matériel intrigue, il faut ouvrir les boites…On fait causette.. Hop, nous voilà dans l'avion " Air Europa " un 347, pas très gros on est 6 par rangée. Proche du hublot je vois le bitume défiler de plus en plus vite, l'avion prend son essor dans un bruit de tonnerre, on est déjà au-dessus des nuages… On aperçoit la mosaïque des champs, les reliefs de l'Auvergne, les Alpes enneigées, les Pyrénées puis déjà, on survole Madrid, quelques trous d'air pour nous rappeler que l'on est suspendu dans les airs et l' on est en approche de Malaga, la Méditerranée s'étale toute bleue, virage sur l'aile et atterrissage. On est toujours bien content de retrouver la terre ferme. Il est 13h.

Nous retrouvons Ana Belen Sanchez, qui sera notre traductrice, guide, et acolyte (non, pas alcoolique, Ana ne connaît que le jus d'orange et un peu la bière…) tout au long de ce séjour sur le sol Hispanique, OLE. On cahote jusqu'au véhicule de location, un Mercedes et un Opel, très confortables 9 places, on se répartis par 6 et Ana sort l'engin du parking tandis que Dominique l'attend sur le coté direction : Priego de Cordoba notre pied à terre pour 12 jours.

Les banlieues des villes se ressemblent beaucoup…en chantier.. Nous roulons quelques kilomètres, sous un soleil sympathique et nous arrêtons pour le déjeuner dans un " routier " espagnol le bar restaurant " El Faro " La salle à manger nous attend avec ses chaises recouvertes de tissus beige et ses tables rondes autour desquelles nous nous installons.

Notre premier repas et les premières olives du cru, très bonnes, salades maison, poissons frits, poires au vin et, café " solo " (noir, sans leche.. !), Ana s'est employée à nous traduire la carte mais, on a bien l'intention de se débrouiller et de se mettre à l'espagnol HAY ! Nous repartons ,la route, s'engage dans la campagne et les vallons, tout est couvert d'oliviers, c'est un moutonnement d'oliviers à perte de vue, même sur le dessus des collines, là ou la pente est raide il y a des oliviers.. Partout ou le regard porte, on ne voit que ça, dans un rythme régulier de plantation, à égales distances et dans un patchwork gris-bleus : des Oliviers.

La nationale devient une départementale et les montagnes se rapprochent, la route sinueuse grimpe offrant des vues superbes sur les villages nichés dans les reliefs et les parois rocheuses. Les couleurs de la terre changent passant du blanc crème à l'ocre rouge, et des tapis de fleurs jaunes, violets ponctués de coquelicots jalonnent notre route.

Enfin, Priego, petite ville étagée à flanc de montagne, au rues qui grimpent et que gravissent les mini-bus, il est a peu près 18h quand nous arrivons sur une petite place ensoleillé ou nous nous stationnons. Le propriétaire du gîte vient à notre rencontre et nous indique le chemin à prendre, la fatigue se fait sentir et nous trimballons nos valises dans la petite ruelle toute blanche jusqu'à la porte de " La Posada real ".

Une partie du groupe sera en face, faute de place dans la maison principale. Arlette, Fabienne, Ana partagent une chambre rose comme une bonbonnière avec salle de bain. Germaine et Monique, nos deux mamies de choc, s'installent dans une chambre, avec bains, qui donne sur la petite rue, Claude et moi ainsi que Françoise et Claude auront une salle de bain en commun. Nous nous installons. La pièce, faite pour un grand lit, a été modifié avec deux petits lits, c'est un peu dur de tout caser mais bon, on y arrive, faut pas être trop " bazar, bazar, vous avez dit bazar ? "

Marine et Mireille partent en quête d'un supermarché pour faire des achats pour la communauté ce qui ne sera pas facile car, du fait des processions ça ferme tôt. Nous nous orientons dans la ville repérons des jolis coins, un superbe belvédère qui ouvre sur la vallée. Le soleil descend, tout rouge. On sonne le rassemblement, car à 21h il y a une grande procession dans la ville, nous sommes en semaine sainte et tous les jours il y aura des manifestations religieuses.. La nuit est tombée, les gens se rassemblent juste sur la petite place de l'église où nous sommes arrivés, la place Santa Ana cela devient de plus en plus compact et les tambours se remettent à battre, ils avaient déjà fait le tour de la ville 1h avant.

Les portails de l'église s'ouvrent et des pénitents sortent à pas lents, le vent léger souffle sur leurs vêtements écarlates faisant s'envoler les capes, ils se mettent en place, portant des lanternes délimitant un chemin et contenant la foule, des encensoirs balancent des effluves de myrte qui piquent les yeux et petit à petit toujours dans la cadence, donné par les battement des tambours, de grands baldaquins sortent de l'église supportant le christ, puis la vierge dans un tapis de fleurs et de cierges allumés.

Dans un balancement régulier les porteurs, parfois 80, portent leurs saints à travers la ville en grande solennité. La fanfare parfois les accompagne et cela va se reproduire jusqu'au Vendredi saint, mobilisant toute la ville et ses habitants. . Nous allons dîner de tapas variés et d'une soupe au poulet et à l'œuf avant d'aller nous coucher, le son des tambours, au loin, jusque 1h du matin nous accompagne dans nos songes

 

Mercredi 12 Avril 2006

La nuit à été courte, réveil à 8h …Quand on s'est couché à minuit… Nous allons vivre à l'heure Espagnole tout au long du séjour…. mais, malheureusement, jamais pour les réveils ! Heureusement, la perspective du " p'tit-dej " andalou nous tire du lit.

Claude a une petite forme, mal aux cervicales et pas fermé l'œil de la nuit, trop de remue ménage dehors avec tous ses saints en promenade ! Elle tire de son sac l'élixir incontournable des stages fenêtre : " l 'eau dynamisante " et zou ! La voilà sur le sentier de la guerre ! L'odeur délicieuse des fleurs d'oranger du patio nous accueille, la table de salle à manger aussi, l'odeur du café, du pain grillé,les petits plats remplis de purée de tomate que l'on dépose sur les tartines tièdes arrosées d'un filet d'huile d'olive, tout cela nous revigore. Il y a des pâtes de coing, du fromage frais, du jus d'orange, thé, lait …

Deux jeunes femmes, ainsi que Juan, le patron, qui vient aux nouvelles, font le service et nettoieront les chambres chaque jour. Le gîte est très propre, les salles de bain impeccables et TOUT fonctionne sans accrocs, que demande le peuple !

Nous faisons le point pour la journée, direction La Mezquita de Cordoue, départ environ 9h30, il faut compter 2h de route. Nous découpons le papier au soleil, sous la vigne et préparons le matériel pour faire des croquis. Les sacs à dos chargés à bloc, nous nous partageons dans les mini-bus, Ana prend le volant et dévale la rue suivant Dominique de près, la route est assez longue mais nous retrouvons la campagne verdoyante et les plantations d'oliviers qui changent de couleurs selon les terrains.

Les arbres aux troncs tortueux divisés en trois, ou au contraire, tout jeunes avec des branches menues, sont parfois labourés au pied, parfois nichés dans un fouillis végétal d'herbes folles.

Il y a de la circulation aux abords de la grande ville, nous nous arrêtons sur le parking d'une grande surface pour une pause technique. La chaleur du soleil nous fait du bien, c'est déjà un peu l'été, sauf qu'à Cordoue, l'été, c'est carrément 40°, la situation de la ville, dans la plaine, fait que le mercure en plein mois d'Août, bat des records !

La tribu rassemblée, nous nous stationnons face au magnifique ensemble que forme la Mezquita, ocre jaune, au bord du fleuve Guadalquivir et de ses berges verdoyantes, le ciel est bleu et la lumière sur les remparts très pure, c'est beau. La tour carrée de la mosquée domine l'ensemble et nous traversons le pont pour nous rapprocher de la vieille ville.

 

Beaucoup de monde, c'est les vacances pour nous mais aussi pour les Espagnols, nous remontons la rue entre les hautes façades de pierres, d'immenses portes aux courbes mauresques cloutées de cuivre doré ponctuent la muraille ornée de motifs arabes d'une grande finesse. Nous arrivons à la porte principale donnant sur une esplanade pavée de galets, de nombreuses petites fontaines, la voûte verte acide des jeunes feuilles d'oranger, et leur odeur sucrée, donnent une impression de douceur et de paix, c'est " La cour des orangers ".

La foule des touristes faisant la queue au guichet et pressés de rentrer dans l'édifice nous ramène sur terre, Dominique prend les billets pour tout le monde, car le thème du stage c'est " Dualité " et , bon, c'est pas gagné, parce que on voit pas encore très bien où Hélène veut en venir et comme elle a insisté pour que l'on commence le stage par La Mezquita on s'est dit que là était la réponse et…en effet, on l'a eu la réponse, EN GRAND !

Les Anciens méritent le respect, il faut dire que remplir un stade de colonnes à double arceaux et alignées au cordeau comme des rangs de carottes sur des mètres et des mètres ça coupe la chique, passez moi l'expression… On est là comme des zombies, Claude and Claude avec nos petits cartons à dessin tout riquiqui et nous on se dit : -" Par ou je commence ?! " -" Quel bout tu prend ? " Etc.….. On rigole un peu mais jaune, et Hélène qui arrive demain et qui va z'yeuter nos travaux aïe, AÏE caramba y'a pas, faut s'y mettre …J'aurai bien vu " soleil et ombre " comme dualité et je serai resté dehors…. Moi, les colonnes s'est pas trop mon truc…C'est droit, ça pardonne rien, faut être pile poil sinon, c'est Pompeï.

 

Piccipicci et moi on s'installe comme deux brave dame patronnesse sous un tableau allégorique, le regard levé vers le ciel, une illumination ?… c'est haut très haut et pour une mise en route, ça démarre fort ! Le lieu est magique et la lumière sombre ou laiteuse, l'art maure et le baroque chrétien se côtoient, les trésors sont visibles dans les petites chapelles, le monde est dispersé dans cette étendue minérale et déambule lentement admirant les objets de culte d'or et d'argent très ancien exposés aux regards pour cette semaine sainte et cachés parfois le reste du temps.

Des musulmans vêtus de leurs grandes djellabas, plongent dans la prière devant la porte sacrée ouvrant sur la Mecque, ces hommes redonnent la dimension religieuse du lieu au-delà du simple tourisme.

 

Nous en avons assez, le temps s'est écoulé sans que l'on s'en rende compte, la lumière chaude du jardin nous surprend comme des chauves-souris et l'on récupère avant d'aller déjeuner, Mireille et Marine jouent les lézards au soleil Et Ana nous emmène jusqu'à un restaurant installé dans une sorte de cloître Le lieu est très beau mais la nourriture pas terrible, il est tard mais ici ce n'est pas un problème, à 15h on sert facilement les repas sauf que là c'est froid, la " tortillas de patatas " est à peine décongelé… ! Bref, la prochaine fois, éviter les restau proche des lieux touristiques.. !

Nous retournons pour certain, faire des croquis dans le jardin de la Mezquita d'autres visitent les petites rue, le quartier juif, font du shopping, il est temps de repartir à Priego, nous récupérons les voitures, Germaine en a plein les baskets et nous aussi, elle et Monique on repéré de charmant salon de thé, pour la prochaine fois, et mangé une sorte de gâteau " plâtreux " pas terrible en se demandant ce que c'était vraiment car la boutique était en travaux ( !)

Le retour se fait gaiement, la journée a été bien remplie et nous nous donnons nos impressions sur ce lieu extraordinaire. La lumière est superbe et nous roulons jusqu'à Priego en admirant le paysage une fois de plus .

Arlette, Françoise, Ana font des courses pour que l'on puisse déjeuner au gîte demain car cette fois, nous restons sur place pour faire des croquis dans les petites rues toutes blanches et donc nous mangerons sur place. A peine avons nous déposé nos affaires dans les chambres qu'une nouvelle procession se prépare, on entend les tambours, cette fois c'est d'une autre église que partent les pénitents.

Nous prenons l'apéro dans le petit patio, il fait encore bon, et le vin aussi. Nous dînons royalement car Ana nous a apporté de la viande d'Argentine et des " croquetas " faite par sa mama , petite boules croustillantes à base de béchamel et frites, salade de tomates, fromage et grand saladier de fraises avec de la chantilly ! un peu de chahut plus tard, on s'informe de l'arrivée d'Hélène prévue pour demain, Dominique, Marine et Mireille iront la chercher à l'aéroport de Malaga. Puis direction le LIT, à peine le temps de mettre un peu d'ordre dans les cartons à dessin, d'essayer de noter trois trucs, il est déjà 23h ! Claude espère que cette fois le marchand de sable va passer, elle l'a bien mérité ! Buenas noche.

 

Jeudi 13 Avril 2006

Réveil, comment ça se fait qu'il faut se lever ?je viens juste de mettre ma tête sur l'oreiller ? Claude s'agite, ça fait 2 fois qu'elle va à la salle de bain, closed, c'est pas toujours facile de gérer…Ouf, ça se libère…Elle a mieux dormi mais c'est pas encore ça.

J'ouvre les volets de bois qui sont à l'intérieur et tire sur la corde du store à lamelle extérieur, le petit balcon , plein de pots de géraniums est en plein soleil, les hirondelles crient, elles font leurs nids sous les gouttières et strient le ciel de leur vol supersonique.

Douche vite fait, on s'habille rapido et à 8h30 on est en bas, l'appel de la tartine a résonné, on s'installe petit à petit, Fabienne arrive la dernière avec son super sourire et, ça sera la lanterne rouge du p'tit dèj, mais faut dire que " Madame Atchoum " (nombreuses allergies diverses et variées très originales, chocolat, menthe, javel, colza, etc.…) a des nuits agitées avec Madame Ralette (Arlette pour les intimes …) transformant dans sa fougue créative tout support possible en œuvre d'art avec la complicité de sa (ses) voisine de chambre … ! Ana vaincue, a adopté, devant cette belle énergie, le masque nocturne et les boules quiès.

Programme de la matinée pour ceux qui ne vont pas à Malaga, dessin dans les rues de Priego.. Où on veut. Nous préparons nos feuilles, carnets de croquis, et sortons de " La posada real ". Nous sommes déjà dans le vif du sujet, les ruelles s'enchaînent comme un labyrinthe blanchi à la chaux, aux toits couverts de tuiles romanes blondes. De multiples pots de terre cuite parsèment les murs, remplis de géraniums colorés aux feuillages vert vif.

 

Certain décident de s'attaquer à l'église proche " Santa Ana ", d'autres se dirigent vers le belvédère, Claude et moi faisons des photos, puis je m'installe dans une petite rue. Il fait chaud, les badauds vont et viennent, en famille, regardent, le temps s'écoule, les cloches sonnent, une procession s'annonce, il est déjà 14h c'est l'heure du rendez-vous pour le déjeuner au gîte. On prépare chacune son casse-croûte, on boit un coup, un café, puis retour sur le terrain, moi je reste dans le patio et on fabrique une banderole pour souhaiter la bienvenue à Hélène, Arlette a prit les choses en main pour la lessive et fait tourner la machine, du linge pend dans le patio et nous l'utilisons comme support.

Je ressors pour faire des croquis de l'église, Françoise me rejoint, Françoise à un secret. Elle a toujours ce qui nous manque…Le fixatif par exemple ou, la pastille et le sirop pour la toux, etc.. bref, comme Dominique, (qui a sauvé en stage, bien des situations…)Françoise sous son air tranquille, est une mine de ressources, nous discutons , nous nous promenons un peu puis retrouvons Fabienne, Arlette dans le parc proche. Enfin, retour au gîte, Hélène est arrivée.Nous sommes tous content de la retrouver, on fête son arrivée et bien entendu, les tambours résonnent !

Nous nous rendons à l'église d'où part la procession… La foule attend, les pénitents sont tous vêtus de vert, même les bébés dans les poussettes portent des chasubles vertes… La fanfare se met en place, la musique commence, les portes s'ouvrent…La voûte du portail est basse et les porteurs doivent abaisser l'énorme plateaux ou le christ sanglant, subit le fouet des romains ,

 

la vierge suit, dans un écrin de fleurs blanches et de cierges, se balançant au rythme des pas des porteurs agglutinés les uns aux autres… des reliques sont portés sur des coussins de velours vert, certains pénitents portent des chaînes aux chevilles, et toujours l'encens qui remplit l'atmosphère de son odeur balsamique…

De retour au gîte, nous décidons d'aller dîner en ville dans la petite auberge proche, où nous prenons un échantillons de tapas en ½ ration (une bonne assiette à dessert) ce qui est plus petit que la ration (une bonne assiette normale) mais plus grand que la portion (une soucoupe en gros..) vous avez suivit ? C'est tout l'art des tapas, picorer en papotant et personne ne sait vraiment a qui est l'assiette, parce qu'elle est a tout le monde, maniaque s'abstenir !

La télé diffuse les images de la procession, c'est une émission interne, on a vu les cameramen cavaler dans toute la ville, matériel de prise de vue à la main, pour suivre le cortège au plus près, on ne peut y échapper, toute la ville est suspendue au martyr de Jésus… Le monde s'arrête de tourner depuis que nous sommes ici, on feuillette quelques journaux ou revues en espagnol mais l'actualité est supplanté par " la sainte semaine " et nous isole dans un univers de ferveur religieuse que nous ne connaissons plus. Nous sommes impressionnés par le panache de ces processions qui rassemblent toute la ville. Les hommes et les femmes habillés de ses costumes aux couleurs vives n'ont plus de sexe et deviennent un seul corps qui s'étale longuement sur les avenues dégagées de toute circulation, les gens sur les balcons recouverts de drap de velours grenat, observent le déroulement de la cérémonie et crient avec la foule en réponse aux incantations et aux demandes de bénédiction. Tout se déploie dans le plus grand calme, même les enfants, vêtus comme les grands, ou en enfants de chœur, suivent sans dévier, la marche processionnaire… Tout ça nous paraît un peu " théâtral " mais bon, toute les générations se retrouvent et cela renforce certainement les liens qui unissent ainsi les gens d'une même ville, ou village…

Retour à la " posada ", après un petit détour par le marchand de glace qui fait fortune durant ses longues soirées ! Discussion sur le programme du lendemain et dodo !

 

Vendredi 14 Avril 2006

Réveil, il est toujours dur de se lever à 8h quand on s'est couché il y a peu… …Surtout que c'est les vacances… (?!) C'est ça le problème…quand c'est pour bosser, on se raisonne mais là…c'est pas juste, surtout qu'on chôme pas contrairement à ce que pensent nos petits maris, et autres !!…Mais là, on tombe dans un gouffre d'incompréhension du genre : -" Ah oui, tu dessine toute la journée avec tes copines…C'est sur que c'est pas du repos (sourire en coin.) … " Bref, on peut pas leur expliquer, c'est une autre planète…J'essaye même plus !

Claude s'étire, première nuit complète ! Elle court vers la salle de bain et… reviens… Le soleil clignote derrière les volets, même quand le ciel est couvert c'est lumineux avec tout ce blanc sur les murs. Tout le monde se retrouve autour de la table ou les petites tasses, bien alignées attendent les pots de thé, café et lait, ici c'est " cafe con leche " avec " churros " bien grillés que l'on trempe dedans, ah ça c'est de la calorie ! du solide pour aller gambader dans les rues de Priego, le crayon bien affûté, près à en découdre !

Ana, Claude et moi, nous installons devant l'église de Santa Ana qui est toute proche et offre à nos regards ces toits imbriqués les un dans les autres comme un jeu d'enfants mais, la représenter, et bien ce n'est pas " du gâteau " !

 

Hélène vient nous donner quelques conseils de construction ce qui nous aide efficacement .Le soleil illumine les toits recouverts de tuiles en terre cuite dans une gamme de tons ocre , passant du clair au plus orangé, avec des pignons de toit vernissés, bleu, turquoise.

Les murs sont blanchis et composent des zones d'ombre et de lumière, l'ensemble est très beau et original mais on en bave pour que tout ça ressemble à quelque chose !

Ana discute avec la propriétaire de la maison sur les marches de laquelle nous sommes assise. Une dernière procession va avoir lieu et si on veut y assister c'est le moment surtout que celle-ci risque d'être spectaculaire, du fait que les pénitents ne porteront pas le dernier plateau avec le Christ, c'est la foule qui le fera, avec fièvre et en changeant de porteurs au gré des allées et venues du char, arraché, bousculé par les uns et les autres qui veulent " s'approprier " Jésus…

En effet, beaucoup de monde, endimanché, attroupé le long de l'avenue, attend. Défilé des pénitents de mauve vêtus, fanfare, tambours, puis au loin un amas de gens et le char qui tangue comme un navire en pleine tempête, des hommes rouges et congestionnés soutiennent l'objet qui part de droite ou de gauche, avance, recule…

 

Les gens s'écartent, crient, je me hisse en retrait sur une marche…De toute façon je vois rien sinon et puis, vu le charivari j'ai pas envie d'être piétinée !! Ils vont faire le tour de la ville une dernière fois toujours accompagnés par les tambours.

Beaucoup de gamins dans le long défilement des pénitents, soigneusement vêtus de violet, même des mères avec les petits dans des poussettes…

 

Nous remontons lentement vers le gîte en suivant les petites rues animées. Toutes ces jolies façades cachent le secret de leur patio qui ne se découvre que derrière une autre porte. Pour le plaisir des yeux, en période de fête, les propriétaires des lieux laissent aux badauds le loisir de contempler ces espaces fleuris, paisibles ou, souvent coule une fontaine, ça change de l'agitation du dehors !

Le soleil nous chauffe, un petit creux se fait sentir, nous allons déjeuner à la taverne proche qui nous servira des salades, une " paëlla " à la mode andalouse, plutôt cuite et en sauce. Nous sommes un peu isolés dans la salle en sous-sol et le service est assez long, beaucoup de monde à la terrasse, si bien que nous décidons de quitter le lieu et d'aller au gîte prendre le café.

Le temps se dégrade un peu, des nuages arrivent, le vent se lève, nous faisons quelques courses, allons à l'office du tourisme (qui nous verra défiler pour lui demander de la doc.. à la fin, il nous a repéré…) On s'installe sur un banc, on fait " Les p'tites Corses " comme dit Fabienne, surtout que le quatrième âge nous côtoie, la place sur le banc est le privilège du papy à Priégo, on bouscule l'usage et en plus on se marre !

Nous dessinons des pénitents habillés de violet qui ont finit " le service " tandis que d'autres de noir vêtus se rendent par petits groupe auprès de l'église qui sera la dernière étape de cette longue suite de festivités. Les tambours recouverts de velours sombre, ayant fait le tour de la ville, leur groupe se stationne sur le parvis de l'église ,la pluie froide commence à tomber, la nuit descend très vite d'un seul coup .

Les pénitents protègent leurs instruments comme il peuvent sous leurs capes, l'église s'ouvre mais, après un long moment , les palanquins ne sortiront pas pour ne pas les abîmer , tout va se dérouler à l'intérieur , et du coup, nous allons faire un petit tour à pied jusqu'aux anciennes boucherie royales, qui se tiennent dans un superbe cloître, après avoir récupéré Arlette qui est allé revêtir le tenue " Embruns du Crotoy ".

Une expo de peinture s'y déroule et l'on trouve que ce serai chouette pour les expos de " fenêtre " un peu loin peut-être ?!.. Retour à la " casa " Il fait bien frais…Les pulls sont de mise, Germaine a prit froid, elle s'enroule dans son châle et ne tarde pas à nous souhaiter " la bonne nuit " Nous regardons un peu le boulot du jour, on a quand même bossé sur ces sacrés toits, Claude est assez contente de ses croquis, moi aussi, on commence à s'y mettre, il y a un temps d'adaptation..

Demain nous faisons un périple autour de Priégo pour visiter quelques villages blancs et démarrons pour 9h30 donc … -" Juste le temps de se laver les ratounes ! " Dixit Claude et …extinction des feux il est ….Bon, on s'en fiche ! De toute façon on a pas de réveil et au début c'était Monique qui nous réveillait, maintenant, ça se fait tout seul, enfin, presque…

 

Samedi 15 Avril 2006

Après la pluie, le beau temps, les plantes en pot ont apprécié la douche et la vigne qui court au-dessus de nos tête, dans le patio, épanouit ses feuilles chaque jour davantage. Nous c'est le petit café ou thé du matin qui nous réhydrate, les assiettes remplies de pains grillés se vident et se remplissent régulièrement, jus d'orange, confitures et bien sur tomate, huile d'olive.

Il est temps de préparer les sacs à dos avec notre attirail, la bouteille d'eau, les carnets de croquis, les appareils photos etc.…et le carton à dessin qui nous sert à accrocher la feuille de papier pour dessiner dans les endroits les plus imprévus parfois.

Départ pour Baena depuis Priego, il est 9h30 et la route s'engage dans la campagne, les champs ondulent de plus en plus, le paysage devient montagneux, des vallées s'ouvrent devant nous, de hauts massifs. Au détour de la route sur un versant verdoyant, dominant la vallée, surgit le village.

 

Les murs des maisons recouverts de chaux, éclairés par un soleil qui joue à cache-cache, s'illuminent. L'église, ocre rose, domine l'ensemble sur un piton rocheux. Nous nous arrêtons sur un terre plein, la vue est superbe, nous faisons quelques croquis assit au bord de la route. Des tapis de fleurs des champs roses, bleus, jaunes se balancent au vent, les nuages sont nombreux et le sol plutôt frais pour s'asseoir, 20 mn de dessin, ça file vite. Des chiens se baladent autour de nous, il y a une ferme en contre-bas, des chevaux hennissent, ça sent bon la campagne… ! (Pas de détails.) Monique se fait bouffer son parapluie par un cador espagnol qui n'apprécie pas les artistes et s'acharne sur l'objet qu'elle finit par sauver de sa hargne !

La montée dans le village est sport, surtout pour Hélène qui prend le volant de l'Opel pour la première fois et qui manœuvre dans les virages en épingle à cheveux étudiés disons pour le passage d'un seul véhicule et dans un seul sens mais c'est pas dit au départ ! Comme prise en main on ne pouvait pas rêver mieux ! On trouve un grand parking tout en haut du pays et on se retrouve dehors dans la belle lumière du matin.

Un grand belvédère surplombe les toits et terrasses de la petite ville, un beau bâtiment, puis plus loin, l'église avec sa place en terre battue aux orangers fleuris. Il fait bon à l'intérieur, c'est tout blanc. Plusieurs personnes, dont des jeunes, nettoient les derniers vestiges des cérémonies religieuse, des fleurs fanées jonchent le sol, des gerbes encore entières sont arrosées, on balaie, on s'affaire, c'est la maison de tous, on range tout pour la prochaine fois.

Nous nous installons dehors sur des bancs de pierre pour dessiner un peu. D'autres partent en visite dans les petites rues. Au bout d'un moment Hélène donne le signal du départ et nous retournons aux véhicules.

Nous roulons quelques temps et décidons de nous poser dans un de ces magnifiques champs d'olivier qui nous charment. Cette fois Claude est ravie elle adore peindre les arbres et en ce moment c'est un de ses thèmes favoris, ça tombe bien ! On se gare sur une petite route et on " saute " des voitures, chacune choisit son sujet, de toute façon, " ils " sont partout, il n'y a que l'embarras du choix ! Les p'tits z'oiseaux gazouillent, tandis que nous choisissons " notre olivier " on se disperse dans la plantation, Mireille s'installe au soleil, le temps s'écoule, Hélène fait son tour cherchant " ses petites poules " (c'est bientôt Pâques…) mais faut pas oublier qu'il y a un coq parmi nous… !

Rassemblement, après un bon moment passé en pleine nature et les pieds bien crottés…On serait bien restés plus longtemps mais l'appel du " tapas " se fait sentir ! Une grande place au sol recouvert de sable ocre jaune, nous voilà à Doña Mencia, " le sable des arènes " me précise Ana, et aux massifs fleuris, nous permet de nous stationner à l'ombre des orangers. Nous remontons jusqu'à un restau " La cueva el pollo " et prenons place autour d'une grande table. La carte est sympathique, crevettes à la " plancha ", espadon grillé, Ana traduit et nous levons sagement la main pour la commande, une bonne " cerveza " bien fraîche pour commencer.

Le repas se déroule sans encombre et après le café " solo " nous quittons l'endroit pour continuer notre parcourt touristique ! Direction Zuheros, le copilote se plante un peu mais, bon , ça anime le trajet, surtout que l'on se suit et que derrière, évidemment ils comprennent pas tout… !

Zuheros est au pied d'un magnifique massif montagneux, nous sommes dans le parc naturel de " Sierras Subbéticas " et de nombreux chemin de randonnées partent d'ici. Un magasin plein de matériel pour la montagne nous propose des cartes de la région et les sites naturels de toute beauté ne manquent pas, cascades, point de vue, grottes etc., c'est une autre Espagne que celle de la mer, plus sauvage et certainement moins connue des touristes.

 

Les rues étroites montent et descendent, pavées de galets pour certaines, de minuscules jardins devant les portes des maisons blanches sont fleuris de roses, fuschias et bien sur géraniums. Les balcons, fenêtres, sont pour la plupart décorés de fer forgé, partout d'ailleurs en Andalousie, les fenêtres sont ainsi dissimulées par des grilles en fer noir auxquelles sont accroché des pots de terre cuite pleins de fleurs. On garde la terre pour le potager, pour le décor, tout est en pot, c'est plus facile pour l'arrosage l'été, cela use moins d'eau !

Des vestiges d'une forteresse datant du IXième siècle dominent la vallée, en équilibre sur un énorme piton rocheux. Les ruelles sillonnent le pittoresque village et nous dessinons rapidement quelques vues. On se promène pas mal, le lieu est joli et propret par contre faut avoir des bons mollets ! Vieillir ici ça doit maintenir la forme, rien n'est plat ou presque, mais quelle vue, le cirque montagneux entoure le village comme un écrin.

A nouveau, départ, cette fois, direction Carcabuey. La journées commence à être longue et certain font de petits roupillons sur les banquettes arrières…Le temps change et la température descend, le vent se lève et malgré le soleil il fait plutôt frisquet.

On commence à donner des signes de fatigue il est déjà 19h30, le village ne paye pas de mine…Mais bon, on remonte les petites rues, on arrive sur le parvis d'une vieille église surplombant les maisonnettes, Fabienne et Arlette s'installent sur les marches pour dessiner.

 

Lentement, on pousse plus loin avec Monique. Une fontaine murale, décorée d'un tableau en céramique représentant la vierge, marque le début du " chemin de croix " qui grimpe à flanc de coteau jusqu'à une église. La montée est raide, Monique se pose un peu, elle s'essouffle, Claude Oms la rejoint, je continue, je grimpe, je grimpe.. il fait chaud ! la vue est superbe sur tout le massif montagneux alentour, ça mérite un petit effort.

 

Arrivée tout en haut, une table d'orientation avec les noms des pics les plus hauts, à droite la " sierra galinera " 1095m et carrément à gauche un haut massif le " pico bernejo "1474m. Un écrivain à laissé une dédicace très belle, qui décrit idéalement ce que nous voyons : " La campagne est épaisse et lumineuse, couleur vert et montagnes en cent tonalités différentes, et l'oiseau du ciel, solitaire et maître se distrait en picorant la moisson et l'olive " Camilo José Cela. Prix Nobel de littérature 1989

Un porche ancien fait de deux tours à créneaux délimite une cours fleurie au fond de laquelle est nichée la chapelle. Le lieux est serein, petit jardin de curé maisonnette du gardien, et vue imprenable sur les monts alentour, on se croirait suspendus dans le ciel..

Tout le monde arrive petit à petit, Dominique, Marine, Monique , Hélène, Claude et Claude…Il y a des roses trémières et une lumière de fin de journée qui nappe tout d'orange. Le soleil descend doucement, et nous aussi, on croise Françoise qui se dépêche d'aller faire son tour avant de nous rejoindre.

 

C'était une belle surprise ce lieu, ça valait vraiment la peine. Cette fois, retour à la " casa ". Le dîner est calme, Ana a commandé des pizzas et du poulet froid, du fromage, dessert et on s'éternise pas trop…

Ana doit trouver qu'on pense qu'à dormir, elle qui comme toute Espagnole se réveille quand la nuit tombe ! C'est l'heure de la fête et nous, ben, c'est plutôt l'heure de la couette… On fait la vaisselle, et on remet tout en place pour le lendemain matin, on se succède à la douche, le temps de discuter un peu et extinction des feux.

 

Dimanche 16 Avril 2006

Ce matin c'est Pâques. Le petit déjeuner avalé nous nous dirigeons vers nos " chambrettes " pour rassembler les affaires une fois de plus. Nous nous rendons à la " La villa touristica " pour dessiner et déjeuner.

En route ! La " villa touristica " est un ensemble de maisonnettes blanchies dans le style andalou, avec patio, bassins, arches au-dessus des ruelles, fleurs, mais ce sont des gîtes modernes et au début, on est un peu dérouté, surtout après avoir visité, la veille, les " villages blancs ", puis, la lumière très franche sur les murs, les décrochements, les massifs de romarins, le fouillis végétal, l'ensemble est finalement assez sympathique. .

Je m'installe confortablement dans un patio bien abrité près d'un bassin et commence à dessiner, des gamins viennent tournicoter autour de moi, on essaye de discuter mais, c'est limité…Le soleil chauffe agréablement, et je m'amuse avec l'encre blanche et les pastels secs à faire le tour de la fontaine en dessin, Claude Oms me rejoint puis il y a Mireille qui se pose face à l'escalier et décide de le dessiner, Germaine et Dominique s'installent sur les petits bancs de pierre sous les orangers, Hélène vient superviser, elle cherche Claude (Piccipicci) tandis que Arlette, Fabienne ,Françoise et Ana se sont dispersées dans les champs d'oliviers.

Il est l'heure de déjeuner, cela fait quand même 3h que nous dessinons, on ne voit pas le temps passer… nous rangeons et remontons vers le bâtiment principal. L'intérieur est très confortable associant la modernité et une certaine recherche esthétique dans l'esprit andalou, il y a un beau patio tout de marbre blanc avec des bancs sculptés parmi les plantes. La salle a manger est très spacieuse et haute de plafond, de grandes tables sont dressées et beaucoup d'Espagnols sont venus là pour faire le repas de Pâques en famille.

On voit rarement dans les restaurants en France autant de couverts mis sur autant de grandes tablées, visiblement c'est courant ici, les familles vont au restaurant et se réunissent ainsi comme elles se réunissent chez elles en grand nombre. Nous ne choquons pas du coup avec nos 13 couverts ! Le repas se fait sous forme de buffet, nous nous régalons de beignets de calamars, salades variées, crudités, nous goûtons à la " queue de taureau " spécialité de la région, c'est fin, un peu gélatineux…Poissons, lapin en sauce, bons vin blanc et rouge, desserts variés et petite liqueur que nous essayons de définir..

On prend les cafés, thé, sur la grande terrasse extérieure ouvrant sur les champs d'oliviers, et proche de la piscine.. Pas mal, a retenir pour un séjour " farniente ".

Retour à Priego , on démarre la peinture pour certain, d'autres vont faire des courses, le soir nous dînons à la maison mais , léger.

Auparavant, Hélène installe les planches avec l'aide de Dominique, afin que nous puissions installer nos croquis pour la " Synthèse "… La moitié du groupe passe sur le grill…Evidemment question fatale… : -" Et alors ? ta dualité à toi, c'est quoi ? " Ah oui au fait.. heu, dans l'ensemble on s'en tire, pour certain c'est la dualité entre les religions, l'architecture ,les cultures…On y va de notre petit discours, la nuit est tombé depuis un moment, il commence à faire frais, nous finirons demain.

Nous démarrons le repas et Hélène offre à Ana notre cadeau, un écran de lecture pour la carte de l'appareil photo numérique, elle est très touchée, ne sait plus quoi dire et en fin de repas teste l'objet qui passe en revue les photos prises les jours précédents. Le temps de tout remettre en ordre il est tard…Arlette fait le tour de celle qui veulent des tisanes " réveil nocturne "… ! Demain journée " pintura " à la casa, nous avons pas mal de croquis et donc la peinture nous démange un peu !

 

Lundi 17 Avril 2006

Levé un peu plus tard autorisé car cette fois, nous restons sur place, on traîne un peu, la nouvelle organisation de notre chambre nous convient mieux, on a prit nos habitudes, au début nous retapions les lits mais , on les trouvait fait , donc on se laisse plus vivre…Les prochains stages je sais pas si on aura le même confort…On y prend goût…

Petit déj toujours aussi sympathique, on se détend chacun évoque son projet du jour. Ana et quelques autres retournent à la " villa touristicà " pour faire d'autres croquis, Piccipicci irai bien encore dessiner dans Priego mais Hélène l'incite à démarrer la peinture, Dominique s'affaire déjà, normal…c'est " el presidente " faut montrer l'exemple, il s'attaque aux arches de la " Mezquita ", Arlette est au balcon et commence une peinture avec le Christ en croix, Arlette est une vraie " mystique " et la semaine sainte fait ses choux gras ! Fabienne, installée dans leur chambre, démarre une œuvre de longue haleine avec des pigments, Germaine et Monique sont retournées jusqu'au belvédère.

Je m'installe par terre, les fesses sur un seau en plastique retourné, face à la grande planche en bois et après avoir sélectionné quelques couleurs, me met au turbin. Il y a aussi Claude qui est installée sous le balcon et commence par peindre les ruelles de la " villa touristica ", elle va lutter (telle la petite chèvre…) toute la matinée avec les ombres et les lumières, la profondeur, l'ambiance colorée, la perspective…Elle finira par un ras le bol et d'un seul coup nous fera de superbes pénitents tout rouge, comme quoi, rien n'est vain en peinture !

Le soleil inonde la petite cour, Juan, le patron vient souvent nous rendre visite, le temps ayant fraîchit il nous a mis le chauffage il y a quelques jours , il demande si tout va bien, il vient voir aussi si Lola et sa copine font bien les choses.

Tout est en ordre, la machine à laver tourne ça rythme le mouvement ! Nous rejoignons le petit groupe qui était partit le matin , au restau dans le bas de Priego. C'est enfumé, bas de plafond, la table est installé en hauteur, on est un peu serré mais le repas sera très correct, soupe de tomate épaisse avec fromage et jambon cru, soupe avec pois chiche, pommes de terre, plats et crèmes au dessert ou faisselle au miel.. pour un prix d'environ 10euros, vin compris, c'est nettement moins cher que chez nous, le budget prévu ne sera jamais atteint pour les repas sauf, en zone touristique !

le repas terminé, nous retournons, pour certain, à pied… Jusqu'au gîte, ça grimpe dur, surtout après déjeuner ! Le patio est transformé en atelier et nous avons investit les lieux, même la machine a laver servira de support pour peindre.

Nous terminons la synthèse avec ceux qui y avait échappés…Et le soir, nous dînons sur place. Demain sera une journée chargée, nous retournons à Cordoue et cette fois ce sera les jardins de l 'Alcazar, le Hammam.

Germaine nous prépare une petite soirée guitare Andalouse avec une de ses relations, Raphaël, qui joue dans un orchestre amateur. Après vaisselle, rangement du matériel, douches etc.… direction le pays des songes.

 

Mardi 18 Avril 2006

Nous déjeunons copieusement, la journée va être longue, le soleil est au rendez-vous et la route jusqu'à Cordoue se déroule gentiment, Hélène ayant profité du dîner au gîte pour remettre à Ana notre cadeau en remerciement de son dévouement pour nous préparer le stage. Nous n'avions pas eu le temps de préparer notre petite chanson pour la chorale de " fenêtre " en son honneur et donc, on planche dessus sur l'air de " Hasta luego ". On met tout le monde à contribution, et on se creuse le cerveau pour trouver des rimes rigolotes tout le long du trajet.

Les remparts de la ville sont entourés de parkings très pratiques pour nos véhicules, des porches ouvrent sur des rues étroites qui mènent aux jardins de l'Alcazar. Dominique prend les billets pour tout le monde et nous nous engageons dans la forteresse qui offre des vues splendides sur le parc et la ville environnante.

A part grimper les escaliers en colimaçon et visiter quelques belles pièces, tout l'attrait du lieu est dans les merveilleux jardins. Suite de bassins, de fontaines, de jets d'eau gracieux soigneusement éparpillés dans une végétation colorée. Massif de roses, d'œillets de poète, d'arums, le bleu de la bourrache, le rose vif des renoncules, le blanc lumineux des marguerites. Des haies odorantes d'orangers opposent leurs verts acides à celui, sombre des résineux taillés en épaisses colonnes.

 

Les gens déambulent, se prennent en photos (sport national espagnol) devant les perspectives profondes qu'offre le parc. La lumière joue sur les feuillages et les plans d'eau, on s'installe un peu partout, il y a de nombreux bancs et c'est un vrai plaisir de dessiner en ces lieux.

Nous avons rendez-vous à 12h pour aller déjeuner, Arlette, Françoise et Fabienne préfèrent rester encore un peu, Mireille et Marine qui profitaient du soleil ont disparu.

Nous quittons l'endroit à regret. Accompagnée de Germaine, Monique, Claude nous nous engageons dans la vieille ville, cette fois, pas question de se faire avoir dans une gargote, on se dirige vers une charmante " bodega " La " bodegas mezquita " ou nous allons faire un petit repas gastronomique excellent, aubergines en beignets, fèves au jambon, salade d'orange à l'huile d'olive et à la cannelle, crème de lait frite…

Tout cela servit gentiment et rapidement de plus il y a un espace épicerie fine ou nous laisserons quelques euros. Un peu de shopping, ça fait plaisir, Monique craque pour des chaussures roses à pois blanc de danseuse de Flamenco en taille…. 30 et oui, pas pour elle ! Pour une petite nièce de cinq ans ! Claude achète des éventails et des tee-shirts pour ses petits enfants, Germaine fait aussi ses emplettes et moi de même.

Après un tour à la synagogue du vieux quartier juif, où nous laissons Monique et Germaine, nous remontons, Claude et moi jusqu'aux voitures car nous avons rendez-vous à 5h pour aller aux " Bains ".

Arrivée en avance, on fait des croquis des remparts, Arlette arrive suivie de Françoise, les autres attendent devant l'établissement. Nous nous chargeons des sacs avec les maillots de bains, les brosses, sèche-cheveux et autres babioles et partons dare-dare rejoindre le reste de la troupe.

A l'intérieur il y a un peu de monde, nous avons réservé (grâce à Ana) et donc nos entrées nous attendent, on nous remet, bonnet en plastique, bracelet pour le massage, drap de bain et après un petit discours sur le fonctionnement de l'endroit, on pousse la porte des cabines " filles ".

C'est pas grand, deux cabines pour se déshabiller…Je vais dans les toilettes, ça ira plus vite. Pas de lumière, enfin si, un lumignon. Pas grave, j'arrive à enfiler mon slip de bain sans me casser la figure, ensuite, consigne, la clé marche pas, zut et rezut, c'est super dur, en plus j'avais laissé le bracelet du massage dedans, obligé d'ouvrir encore une fois, bon, douche, ça y est j'attend Arlette, on pousse la porte, il fait tout noir…

Quelques bougies dans les coins, l'endroit est dans le style mauresque, comme dans la Mezquita, sauf que là, c'est la cérémonie du Bain. Bassin remplit d'eau tiède ou on barbote environ 20mn, puis bassin d'eau chaude là, c'est plutôt 5mn, puis un petit tour dans l'eau fraîche, c'est plutôt 20 secondes ! Et on tourne comme ça un moment, puis on nous appelle pour le massage et là, c'est super, quel bonheur de se faire tripatouiller les muscles, étendue comme une otarie, et le cerveau qui pense plus.

Retour au bouillon, amusant nos petites charlottes en plastique sur la tête, on a un look d'enfer ! Dommage que l'on n'ai pas l'appareil photos… Après un moment, tout le monde ayant eu son petit massage et ayant fait le tour des bains plusieurs fois, retour aux cabines, récupération des fringues, séchage cheveux, on sort, tout détendus, c'est tout de même moins profond que les bains de vapeur, mais c'est pas mal pour la relaxation et l'effet sur la circulation sanguine.

Fabienne pendant ce temps a prit ses quartiers dans la mosquée jusqu'à se faire sortir par les gardiens, Monique et Germaine nous attendent. Elles ont finit la journée dans un salon mauresque où elles ont pris le thé.

Retour aux voitures, Arlette a oublié sa veste au bain ! Ana va la récupérer avec Dominique, et nous retrouvons Raphaël qui nous attend dans le centre pour nous emmener jusqu'au lieu où lui et ses amis répètent. Nous le repérons facilement, il est élégant, un vrai " Andalou " et porte un étui à guitare ,les cheveux gris bien coiffés et crantés, l'œil sombre et vif, olé !, il nous emmène chez un ami, tenancier d'un bar en arrière cour qui nous sert des bières et du vin blanc…Ah ! le petit vin blanc, il s'en boira pas mal tout au long de la soirée…Houps…

Ses amis arrivent en ribambelle, et s'installent tout autour des tables, les verres se suivent avec régularité et la conversation tant bien que mal, que seule Ana peut nous traduire.

Puis nous descendons au sous-sol dans une grande pièce blanche, ils s'asseyent, sortent leurs instruments, s'interpellent, discutent sur ce qu'ils vont nous interpréter, d'un côté, les chanteurs, de l'autre, les guitaristes et c'est parti ! Nous auront droit à un festival de chansons populaires andalouses, un " Pavarotti " fera son apparition emportant les refrains de sa voix puissante, et se dressant dans son costume de ville comme un toréador, armée de son verre de vin.

 

Plus les bouteilles se vident, plus les fausses notes s'enchaînent dans la bonne humeur et les blagues. Raphaël ne manque pas de nous expliquer, en Français, le contenu et la signification des chants, nous applaudissons et tapons du pied, les castagnettes ponctuent de leur crépitement la vélocité des guitares et mandolines, puis arrive un grand plat de riz " à la mode de Cordoue " et c'est l'entracte.

Ils reprendront quelques chansons puis des airs de danse et Ana entamera en duo une " sévillane " très gracieuse, Mireille aussi.

Il est très très tard, nos yeux sont en plomb fondu, c'est affreux, on est mortes de fatigue et ces petits papy, qui grattent la guitare l'œil vif et la semelle en rythme…Ils se lèveront pas à l'aube eux… Ils faut se quitter, on remercie du fond du cœur pour leur gentillesse, nous avons trop de route à faire pour rester davantage..2h environ, c'est très calme au retour, le marchand de sable est passé à la vitesse du son…

 

Mercredi 19 Avril 2006

J'ouvre un œil, on a du rentrer à 2h30 du mat…Heureusement, on se lève quand on veut, et si on veut pas ? Je prend du café, du thé, du café… Peinture au gîte, nous nous installons. Le temps est variable et changeant, soleil, nuage il fait frais… Claude est allée faire quelques croquis dans les rues de Priégo et revient avec sa moisson, Mireille s'est proposé pour nous préparer le repas de midi et les courses faites s'attelle à éplucher ces chères tomates… Françoise et Arlette sont au balcon, Germaine a prit froid et préfère se reposer, malheureusement, la fièvre la gagne Ana et Hélène l'accompagnent au centre de soins pour voir le médecin qui lui donnera ce qu'il faut pour la remettre sur pied.

Tout le monde est au boulot, le temps se dégrade… à tel point qu'à un moment donné un nuage de grêle crève au-dessus de nos têtes, nous obligeant à replier les affaires à l'intérieur de la maison… Autre péripétie qui aurait pu mal se finir, Monique, rate une marche, fait un dérapage sur la planche en bois, qui me servait de support et qui était au sol avec ma palette dessus ,tombe violemment ! On se précipite pour l'aider a se relever, elle se remet debout, on est tous inquiets, elle nous rassure, sa jupe présente une belle tache de peinture abstraite que Marine va s'activer, pour sauver la jupe, à faire disparaître (c'était bien la peine de se donner autant de mal… !!) Heureusement que notre kiné de service " Piccipicci " est là pour assurer les massages, décidément nos " mamies de choc " nous en font voir de toute les couleurs, (normal pour un stage de peinture !)

Demain, grosse journée, " l'Alhambra " de Grenade, décollage pour 7h30 donc réveil à 6h30… Nous dînons, Germaine fait son apparition et nous annonce qu'elle ne pourra nous accompagner à Grenade…Elle est fatiguée, tousse beaucoup et préfère rester pour se remettre sur pied, Monique à bien récupéré et ne se ressent plus trop de ses exploits de l'après- midi, elle sera de la partie.

Au dessert, nous nous décidons rapidement, Ana dans la cuisine…, dès qu'elle arrive, nous entonnons notre chanson digne de la " Star Ac' " ! Et de bon cœur nous y allons, pour un " Hasta luego " des familles, qui nous a bien retourné le cerveau.. A PRIEGO ! Vaisselle, rangements et cette fois nous décidons Claude, Françoise, Ana, Claude Oms et moi d'aller faire un petit tour dans Priego nocturne, jusqu'à une superbe Fontaine " La Fontaine du Roi ", nous nous baladons dans les rues tranquilles, cela change de l'agitation de la semaine dernière…

Retour à la chambrée, nous rigolons avec la fine équipe de " La chambre rose " (qui ressemble de plus en plus à une tanière d'artistes survoltées,) y en a partout, c'est le gros bazar, Arlette est assise sur son lit au milieu de tout ça, parfaitement à l'aise… Fabienne, sur son portable, essaye de conseiller son fils qui cherche des médicaments, à plusieurs milliers de km de distance, " Allô maman bobo "c'est commode. Elle nous fait des signes essayant de garder son sérieux, on se marre de plus belle, c'est l'internat qui se lâche après cette journée riche en péripéties ! Heureusement que nos enfants et maris ne nous voient pas dans cet état là ils ne nous reconnaîtraient pas…(c'est bien pour ça qu'on fait des stages d'ailleurs…).

 

Jeudi 20 Avril 2006

Le clairon sonne à 6h30 pétante, on ouvre un œil… ? Seule la perspective de voir enfin ce lieu, sur lequel tout le monde s'extasie, car certains (les veinards) y sont déjà passé, nous pousse à quitter la chaleur douillette de nos lits… Claude s'étire, ouvre les volets. Où là ! Il fait tout gris, le soleil n'est pas levé lui… Mon cerveau commence à s'éclaircir, ça remue dans les chambres, on se prépare et on arrive dans la salle à manger, là le café se fait dans la cuisine, on grille le pain, on ouvre le réfrigérateur, des vraies petites fourmis… Après une tasse ou deux de bon café, les choses se précisent. On rassemble nos sacs à dos, Germaine se lève pour nous dire au revoir, et nous quittons Priego vers Grenade.

Nous roulons, le soleil ne tarde pas à illuminer les montagnes environnantes, il se lève tout rose orange. Les plantations s'éclairent lentement. Le ciel est limpide, la journée va être magnifique. Après une bonne heure et demie nous sommes dans les faubourgs de Grenade, au fond, La Sierra Nevada et ses cimes blanches de neige.

Nous roulons en direction de " l'Alhambra " Les véhicules sont stationnés sous les orangers, nous nous dirigeons vers les caisses, une queue incroyable de monde serpente, il est tout juste 8h30… !!! Depuis combien de temps ces gens attendent -t-ils ????? Et, ils vont rentrer quand ? À 3h de l'après midi ??? Où là là ! Heureusement que Ana a les réservations et cela depuis Novembre et encore il ne restait que ce jour pour notre groupe ! Alors là c'est le truc à retenir, réservation indispensable ! On double tout le monde…Quelque part…ça fait plaisir…J'ai honte mais j'ai tellement fait la queue que ça me fatigue rien que l'idée que pour voir quelque chose faut passer autant de temps à faire le pied de grue…

En suivant une grande allée bordée de haies taillées, nous commençons notre visite par de jolis jardins, très bucoliques aux parterres délimités par des rosiers et fleuris abondement de renoncules colorées. Nous poursuivons vers Les murailles jaunes de l'impressionnante forteresse, avec ses créneaux découpant le ciel bleu. Nous grimpons dans les escaliers qui nous amènent en haut des tours carrées dominant la ville.

 

Grenade s'étale sous nos pieds, plutôt jaune pâle, avec ses toits de tuiles romanes. Et les monts, tout au fond dans la brume du matin. Nous redescendons, une petite place qui fait office de belvédère nous offre ses ombrages. A ce moment là , Claude vient d'apprendre que notre amie, Nicole Lepage qui venait de subir une lourde intervention cardiaque, ne se réveillera plus…Nous sommes assommées par la nouvelle. Nicole, tes petites mains délicates si habiles pour tenir les pinceaux, ton sourire et ces bons moments passés à l'Atelier libre autour d'un thé où nous parlions de tout… Ton cœur était trop gros, et maintenant, c'est nous qui l'avons… Nous poursuivons la visite dans les jardins et nous regardons tout cela pour toi, cette lumière.. et t'apporter la beauté que ton œil de peintre appréciera..

 

Le parc du " Généralif " offre ses allées bordées de haies formant des labyrinthes, délimitants des espaces caché ou les amants se rejoignaient. Des bassins rectangulaires, ou bien de formes géométriques, rafraîchissent l'air de leurs jets d'eau délicats et puis des fleurs vives, des renoncules, des roses…

En suivant une allée de petits galets, sous la voûte de vieux eucalyptus Fabienne dérape sur les cailloux rendus très glissants par l'arrosage , ses tennis au semelles sans aspérités lui avait déjà joué un tour mais là, son sac, très lourd l'entraîne. Elle souffre de son genou et s'arrête en chemin sur un banc pour se reposer. Décidément nous sommes sous le signe de la chute dans ce stage…La chute de l'Ange..

Un petit tour au Palais de Charles Quint, assez écrasant puis, nous patientons pour visiter le palais des Almoravides, véritable bijou de pierre taillé, la merveilleuse cour des Lions aux arches gracieuses qui s'élancent vers le ciel. Tout n'est que raffinement de sculptures aux motifs végétaux entrelacés, d'alcôves aux plafonds voûtés couverts de stalactites aériennes, de galerie couvertes, de cours intérieures aux fontaines murmurantes…

 

De lourdes portes en bois cloutés délimitent les lieux, des zelliges colorés décorent les intérieurs, des galeries de bois ouvrent sur des jardins lumineux aux buis taillés ponctués de grands arbres sombres. Les visiteurs, pourtant en nombre, sont ainsi éparpillés avec science, dans tout cet espace… Mais, il faut avancer sans cesse on aimerait bien que le gardien nous oublie et, que cachée là, on puisse ne plus bouger, dessiner et peindre dans le silence absolu.

Nous quittons ce bel endroit lentement, effectuons quelques achats dans les petites boutiques à l'intérieur du parc qui proposent du pire et du meilleur… ! On est un peu dispersé, certain sont devant, d'autres, à la traîne… Nous terminons par de beaux jardins en étage, aux massifs de fleurs somptueux mais, la fatigue se fait sentir, on commence à se poser un peu partout et on a du mal à se retrouver, on se perd … On s'attend longuement …Il commence à faire faim et le soleil nous sèche le gosier, Hélène partie en éclaireur revient, bredouille n'ayant pas trouvé les autres…nous décidons de sortir. Après quelques tours et détours (heureusement que Mireille a le sens de l'orientation, on partait à l'opposé…) nous rejoignons le reste du groupe qui nous attendait à la sortie, tranquillement à l'ombre…

On dépose nos gros sacs dans les voitures ensuite, direction la navette qui nous amène directement dans le vieux Grenade pour 1euro…ça aussi c'est à retenir.. Nous voilà dans les hauteur du vieux Grenade, au mirador de San Nicolas où la vue sur l'Alhambra est superbe avec toujours ces cimes enneigées à l'arrière plan, sur ciel d'azur.. Il est 16h et il est grand temps de manger un morceau !

Claude en peut plus elle est muette tellement elle a faim ! Nous nous installons dehors sous les parasols et la carte passe de main en main, bière fraîche, salade, calamars en beignets, boudins (et oui, ça se fait aussi en Espagne) poissons. Monique déguste un magret de canard…Là, elle se fait plaisir, ce n'est pas très typique mais ça requinque. Un café et nous voilà prêt pour continuer la ballade.

Sur la place dominant la ville, des guitaristes jouent des airs flamenco et des jeunes femmes esquissent des pas de danse, tapant du pied, l'ambiance est sympa, cela sent déjà l'été…les petites rues descendent en pente raide vers le cœur de ville, tout semble usé ,un peu à l'abandon, hétéroclite, il y a des fresques sur les murs, des murs blanc et d'autres gris, des lieux à l'abandon et des couloirs tout sombres entre les hautes façades.

Nous arrivons dans des rues commerçantes, il y a du monde, des voitures qui se faufilent en rasant les passants qui donnent des coups sur la tôle ! Des mobylettes qui pétaradent. Il y a plein de commerces marocains, des salons de thé, on pourrait se croire à Fez.

Nous décidons de remonter à pied par le parc pour rejoindre le parking tandis que d'autre reprennent la navette, nous en profitons pour faire des petits achats.

Retour sur Priego, la route est toujours aussi belle et le soleil ne nous aura pas quitté... Germaine, toute pimpante nous accueille, cette journée de repos lui a fait le plus grand bien et elle a commandé des tapas pour le soir.

Nous nous changeons et décidons rapidement pour cette dernière soirée, de faire une parodie du tableau de Ingres " Les bains turques ", nous nous enveloppons très vite dans nos grands draps de bains et enroulons en turban la serviette sur nos tête, ça dégringole sans cesse…Nous descendons l'escalier à la queue leu leu on fait une ronde autour d'Hélène amusée et surprise puis nous prenons la pose, tout tombe, c'est la débâcle, tant pis, suite aux bains de Cordoue, nous voulions le faire c'est chose faite ! Même si c'est un peu improvisé et maladroit… !

 

Nous prenons l'apéro et faisons un peu le bilan du stage, demain, nous ferons la photo traditionnelle du groupe dans le patio qui a été notre " Atelier à ciel ouvert " puis, nous passons à table. Les tapas de Germaine et le bon vin, la " Manzanille " font monter les couleurs sur les joues, nous évoquons la beauté de l'Alhambra à Germaine qui à connu il y a 20 ans.. A ce moment là il n'y avait pas cette foule…

Nous organisons la matinée du lendemain, il faudra préparer des casse-croûtes pour le repas de midi, car dans l'avion, bernique !

 

Vendredi 21 Avril 2006

Dernier matin à Priégo, toujours le soleil qui nous fait de l'œil a travers les rainures des volets et les cris aigus des martinets. Ce petit déjeuner, nous l'apprécions encore plus, la pulpe de tomate, les petits pains grillés.. La grande tablée d'amis qui discute plus ou moins réveillés.. ! Hier soir nous avions déjà rassemblé nos affaires pour nous libérer du temps afin d'aller faire un dernier tour en ville, pour acheter quelques cartes postales, du nougat, du vin, de la charcuterie..

Un ultime petit tour dans les jolies ruelles aux murs éblouissants (bravo Mr propre)…Des petites grand-mères arrosent un à un les pots accrochés au mur, munies de leur escabeau et d'une boîte de conserve, elles prennent le temps, il fait beau et les oiseaux crient dans l'air frais.

Ana s'affaire, pour les sandwichs, avec Arlette. A peine rentrée, elle repartira pour le Mali, Bamako.. Balade de 8jours en 4x4 avec des amis, elle n'arrête pas notre Espagnole préférée !!!

Nous remontons dans les chambres finissons les sacs, à peine plus lourds qu'au départ…(si, quand même..) et nous chargeons les voitures après avoir fait la photo grâce à Juan et fait nos adieux à tous en se promettant de revenir.

 

Retour à l'aéroport de Malaga, nous rendons les véhicules, chargeons les bagages sur des chariots direction le hall des départs Hélène part sur Madrid via Paris, Ana réussit à prendre le même vol, Claude Oms va sur Barcelone où son mari viendra la chercher, Mireille part plus tard que nous sur Paris, notre groupe se disloque peut après avoir déjeuné et fait enregistrer les bagages.

Il est 16h l'avion roule sur le bitume, le ciel est nuageux, la vitesse augmente et d'un coup on est dans les airs. Un couple à côté de moi revient de Marbella, nous discutons, leur approche de l'Espagne est moins positive que la mienne, trop cher, contact peu amène, cuisine moyenne… Ils n'ont pas vu les cérémonies religieuses, n'y les villages blancs, trop loin..

L'Espagne mérite d'être connue " en profondeur " et de ne surtout pas s'arrêter aux stations des bords de mer qui ne reflètent plus cette atmosphère simple et tranquille que nous avons connu à Priégo. Nous nous y sentions comme chez nous. Les petites ruelles blanches aux murs constellés de pots multicolores, aux fenêtres encagées, le ciel piqué d'hirondelles bruyantes, les toits romans ou poussent des herbes folles et les portes énigmatiques fermée sur les intérieurs proprets qui sentent bon les repas… Tout cela m'a fait aimer l'Andalousie et donné envie d'en connaître davantage.

Arrivée sur Paris, il fait beau, il est 18h30. Tous les maris sont là, Frédéric, José, Jean - Michel… Claude retrouve Georges qui nous ramène Françoise et moi jusqu'à Enghien puis, ce sera le mari de Françoise. Jean- Claude est en Sicile, pour 4 jours, chacun son tour, mais lui ce n'est pas pour la " pintura " !

 

Le site de La Posada Real à Priego de Cordoba

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